Un élève d’Edmonton, vif d’esprit, sauve la vie de sa mère

Les pilules que son médecin lui a prescrites ne la soulageaient pas. Le 18 octobre 2002, alors qu’elle revenait en auto de chez le médecin avec Steve, son fils de 15 ans, elle a su que quelque chose allait vraiment mal : même si elle avait fait cet itinéraire des centaines de fois auparavant, elle ne se rappelait plus comment rentrer à la maison.
« Steve devait constamment me ramener sur le bon chemin, confie-t-elle. Ça s’est passé ainsi jusqu’à qu’à la maison. »
En arrivant à la maison, Steve a raconté leur mésaventure à son père Wayne, qui était sur le point de quitter pour aller faire son quart de nuit à Postes Canada. « Je lui ai dit qu’elle m’avait semblé confuse et très distraite », souligne-t-il.
Wayne a suggéré à sa femme de l’emmener chez le médecin, mais celle-ci lui a répondu qu’elle irait en voir un le lendemain matin, si elle avait encore mal à la tête. Wayne est parti travailler.
« Je me souviens d’être allée me coucher, dit Sylvia. C’est tout. »
À 4 h du matin, Steve a été réveillé par un bruit provenant de la chambre de ses parents. Il a regardé dans leur chambre et s’est rendu compte que sa mère n’était pas dans son lit. Après l’avoir cherchée en vain dans la maison, il est revenu à la chambre. C’est à ce moment-là qu’il l’a vue étendue par terre.
«Elle était tombée du lit. C’est pour ça que je ne l’ai pas vue de la porte », ajoute Steve.
Sylvia avait des convulsions. Steve, qui avait récemment suivi le Programme de RCR au secondaire d’ACT, à l’école M.E. Lazerte d’Edmonton, savait quoi faire.
« J’ai essayé d’attirer son attention en la touchant et en disant son nom, poursuit-il. Elle ne réagissait absolument pas; j’ai donc appelé le 911. »
Steve a donné son adresse au téléphoniste et lui a demandé s’il devrait placer sa mère en position de recouvrement. Il est ensuite descendu au rez-de-chaussée et a déverrouillé toutes les portes afin que les ambulanciers puissent entrer facilement. Steve reconnaît que c’est grâce au programme d’ACT qu’il a su exactement ce qu’il fallait faire et qu’il a réagi rapidement.
« Le fait d’avoir suivi le cours m’a aidé à réagir plus calmement », confie-t-il.
Les ambulanciers sont arrivés et ont pris la relève. Une équipe de pompiers a également répondu à l’appel. L’un d’eux a d’ailleurs félicité Steve pour ce qu’il avait fait.
« Il m’a dit que j’avais fait ce qu’il fallait faire », de dire Steve.
Sylvia a été transportée à l’hôpital Royal Alexandra d’Edmonton où des tests ont révélé qu’elle avait une tumeur au cerveau de la grosseur d’une balle du golf. On a aussitôt fixé une date pour une intervention chirurgicale et elle a pu retourner chez elle le jour précédant la chirurgie. « Ils m’ont renvoyée à la maison pour que je puisse être avec ma famille, au cas où », se souvient Sylvia.
Sylvia a été opérée le 29 octobre, soit le jour de l’anniversaire de son mari. L’opération a été un succès et elle a obtenu son congé cinq jours plus tard.
Elle dit qu’elle sera à jamais reconnaissante envers son fils. « Mon médecin m’a dit que je serais morte si ma crise avait duré 30 à 60 minutes de plus », ajoute Sylvia qui voit désormais autrement la vie et les gens.
Sylvia, son mari, sa famille et ses amis sont vraiment fiers que Steve ait su prendre en main et maîtriser la situation.
Après plusieurs années de tests subséquents, elle est heureuse de dire que son bilan de santé est parfait depuis novembre 2006.
Steve ajoute dit qu’il n’oubliera jamais à quel point il est passé près de perdre sa mère. « On pense toujours qu’une chose comme ça ne peut pas nous arriver ou arriver à un membre de notre famille. Ça aide à mieux apprécier les gens qui nous entourent ».