Passer au contenu principal

C’était un matin de septembre, Serge, un enseignant d’éducation physique, se dirigeait avec ses élèves vers l’arrière de l’école pour une course d’un kilomètre. Bien avant d’avoir terminé leur course, quelques étudiants se sont précipités vers Serge pour l’avertir qu’un homme avait perdu équilibre et s’était écroulé par terre près de l’école. «Je ne savais pas à quoi m’attendre » se souvient-il. Arrivé sur place, il constata que l’homme assis au volant de sa voiture était conscient mais pas très cohérent. « Il me disait que ça allait, et qu’il avait seulement perdu l’équilibre ».

L’enseignant, se doutant que quelque chose n’allait pas, décida de prendre le pouls de l’homme. Peu après, l’homme, d’une soixante-dizaine d’années, était en arrêt cardiaque. Serge, vite à réagir, glissa l’homme au sol, faisant attention de mettre son manteau sous la tête pour éviter de le blesser. À l’aide du téléphone cellulaire d’un citoyen-témoin, il appela le 9-1-1 et activa le haut-parleur de l’appareil. «À partir de ce moment-là, j’ai devancé les instructions du répartiteur des services d’urgences. Les cours de RCR que j’offre à mes étudiants et la formation que j’ai reçue me sont revenus en tête. C’était comme si j’étais en transe, je continuais de pomper sans cesse. C’est un peu bizarre l’état dans lequel tu te trouves dans un cas comme celui-là ».

En peu de temps les ambulanciers sont arrivés sur place. Serge continua les compressions alors que les ambulanciers se préparaient. «A partir de là, j’ai trouvé le travail des ambulanciers extraordinaire. Ils communiquaient sans arrêt, » raconte-t-il. En utilisant leur défibrillateur, les ambulanciers ont administré deux chocs à cet homme, tout en continuant la RCR.

Dès que l’homme, toujours inconscient, fut transporté à l’hôpital, Serge a ressenti de vives émotions. «Je me posais toutes sortes de questions. Qu’est-ce que je venais de faire? Est-ce que je l’avais bien fait? Est-ce que j’avais réagi assez rapidement? Personne n’est là pour vous dire si vous avez bien fait ». Fort heureusement, tout est bien qui finit bien. «Lorsque les ambulanciers sont venus me dire que l’homme était en vie, j’étais excité! Je pleurais et riais en même temps. Comme j’étais heureux d’avoir réagi comme je l’ai fait! »

Suite à cette expérience, Serge a maintenant la certitude qu’il sait comment réagir et qu’il peut le faire. Il demeure toutefois humble quant à son acte. «J’ai fait quelque chose que tout le monde aurait pu faire ». En 2009, Serge a été formé à travers le programme de RCR au secondaire d’ACT. Depuis, chaque année il enseigne la RCR à ses étudiants et leur dit : « J’espère que cela ne t’arrivera jamais. La réalité est que cela peut arriver non seulement à un étranger mais à une personne très proche de toi, par exemple, ta soeur, ta mère, ton grand-père. Il faut donc que tu sois prêt à réagir ».

Le Programme de RCR au secondaire d’ACT a été mis sur pied en à l’école secondaire Paul-Le-Jeune grâce au soutien du Gouvernement du Québec. Les partenaires, issus du secteur de la santé, qui appuient le programme dans la ville de Saint-Tite et au Québec ainsi qu’ailleurs au Canada sont : AstraZeneca Canada, Pfizer Canada et Sanofi. Ils fournissent à ACT le financement de soutien et ils partagent l’objectif national de la Fondation, soit de promouvoir la santé et apprendre aux Canadiens à sauver des vies.

La Fondation des soins avancés en urgence coronarienne (ACT) est un organisme de bienfaisance national, maintes fois primé dont la mission est d’enseigner la RCR et la défibrillation dans toutes les écoles secondaires du Canada. ACT trouve le financement nécessaire pour que les écoles reçoivent les mannequins et que les enseignants soient formés, et elle guide les écoles dans la mise sur pied d’un programme viable. A ce jour, plus de 2,9 million de jeunes ont appris la RCR de leurs enseignants par l’entremise de ce programme qui sauve des vies.