Une élève d’Ottawa sauve la vie de son père
« Vous éteignez la lumière et vous allez vous coucher… La première chose dont vous vous rendez compte ensuite, c’est qu’on est en train de vous transporter d’urgence à l’hôpital. »
Geoff se sentait mal depuis plusieurs jours. « Je ne pouvais pas dire que c’était douloureux, explique-t-il. C’était simplement une sensation, comme lorsque les muscles vous font mal et que vous êtes fatigué. J’avais cette sensation dans le bras et dans la poitrine, mais elle n’était pas persistante. »
Un lundi soir, Geoff va se coucher comme d’habitude. Mais quelques instants après minuit, sa femme Dianne est réveillée par un bruit, comme si Geoff ronflait très fort. « Elle a allumé la lumière et s’est rendue compte que je suffoquais, poursuit Geoff. Elle a rapidement appelé le 9-1-1. Ma fille l’a entendue parler avec agitation au téléphone. »
C’est à ce moment qu’Alexandria, âgée de 17 ans, est arrivée en courant. « Ma mère était au téléphone avec le 9-1-1 et elle a dit : « Alex, reste calme! Reste calme! » », se souvient Alexandria. Le répartiteur a demandé à ma mère si elle connaissait la RCR. Elle lui a répondu : Non, mais ma fille oui. »
À peine quelques mois auparavant, Alexandria avait terminé son cours de RCR à l’école secondaire Cairine Wilson, qui participe au Programme de RCR et de défibrillation au secondaire d’ACT. « C’était tout frais dans ma mémoire », rajoute-t-elle.
Alexandria a commencé à faire la RCR à son père. « L’adrénaline montait en moi et les compressions ne m’ont pas fatiguée, explique Alexandria. Quand on vit une situation comme ça, on ne retourne pas en arrière en pensant au cours qu’on a suivi; on fait simplement ce qu’on a à faire. »
Alexandria a continué à faire des compressions jusqu’à l’arrivée des SMU. « Quand j’ai entendu les ambulanciers dans l’escalier, j’ai compté mes compressions à haute voix pour qu’ils sachent exactement où j’en serais rendue au moment où ils prendraient la relève ». Geoff a été défibrillé puis transporté à l’hôpital pour y subir une angioplastie. « Trois jours plus tard , j’étais de retour à la maison, ajoute-t-il. Je me sens très bien! »
Les ambulanciers paramédicaux ont ensuite félicité Alexandria d’avoir effectué la RCR, soulignant que Geoff était vivant aujourd’hui grâce au geste qu’elle a posé. « Un lien spécial nous unira toujours, ajoute Alexandria, qui a composé un poème très touchant pour l’anniversaire de Geoff, une semaine plus tard. J’ai été adoptée… Donc, en un sens, il m’a sauvé la vie; et là, je viens d’en faire autant pour lui. »
Quant aux techniques de RCR qui lui ont sauvé la vie ce soir-là, Geoff, qui a appris la RCR chez les militaires, affirme que l’on n’est jamais trop formé. « Il se peut que vous n’ayez jamais à vous en servir, mais ça peut toujours être utile. Et il suffit de sauver une vie pour que ça en vaille la peine ».
Alexandria abonde dans le même sens. « J’ai dit à ma mère et à mon frère qu’ils devraient suivre un cours. » Elle conseille également aux élèves et aux étudiants de saisir toutes les occasions d’apprendre la RCR. « Cela en vaut vraiment la peine. »
Le Programme de RCR au secondaire d’ACT a vu le jour en 1994, à titre de projet pilote, dans les écoles de la région d’Ottawa, notamment à l’école secondaire Cairine Wilson. L’acquisition des mannequins et du matériel pédagogique nécessaires ainsi que la formation des enseignants ont été rendues possibles grâce au généreux soutien de partenaires locaux et provinciaux, plus particulièrement grâce au soutien du Club Kiwanis d’Ottawa, le principal partenaire communautaire d’ACT en ce qui a trait au programme de RCR.