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… pour rentrer à son école secondaire en cette journée chaude du printemps.

Il était près de midi à Barrhead, en Alberta; une journée qui aurait marqué le 40e anniversaire de sa mère décédée. Même si Mandi, qui avait alors 15 ans, voulait absolument devancer les autres filles dans le dernier droit de leur randonnée cycliste, elle avait une autre raison de se dépêcher.

Mandi – qui est asthmatique – avait de la difficulté à respirer et avait besoin de son inhalateur.

« Je devais m’arrêter souvent – j’avais la bouche tellement sèche et je n’avais pas d’eau », souligne l’adolescente chez qui on a diagnostiqué de l’asthme à 13 ans mais qui n’avait jamais vécu une telle situation auparavant. « Je toussais du sang tellement je me forçais pour respirer. Les autres élèves s’arrêtaient pour me demander si j’allais bien et je leur répondais que oui – je suis vraiment têtue. »

Quand elle est finalement revenue au vestiaire du gymnase, Mandi respirait aussi difficilement que quand elle roulait à vélo.

Sa professeure d’éducation physique, Gayle, était au gymnase en train de préparer la séance d’entraînement intérieur du midi quand une élève l’a informée de l’état de Mandi.

Gayle a trouvé Mandi assise sur un banc, paniquée, se penchant de tout bord, tout côté. Elle respirait avec peine, de façon irrégulière. D’autres élèves se trouvaient dans le vestiaire et elle s’efforçait de rester calme.

« Ce n’est pas tout le monde à l’école qui a reçu une formation en secourisme. On espère qu’on n’aura jamais à s’en servir », souligne Gayle, qui a appris comment réagir en situation d’urgence grâce au Programme de RCR au secondaire d’ACT.

Gayle savait que Mandi était asthmatique. Elle l’a aidée à prendre quelques bouffées de son inhalateur. Un autre professeur d’éducation physique, Steven, est venu à son aide. Lui aussi avait été formé dans le cadre du programme d’ACT. Il est allé appeler le 911 puis est revenu rapidement.

L’état de Mandi s’est empiré.

« J’ai pris mon inhalateur, j’ai bu un peu d’eau et je me suis rassise, mais rien ne marchait, ajoute Mandi. Je me suis mis la tête entre les mains… puis la cloche a sonné… C’est tout ce dont je me souviens. »

Mandi a cessé de respirer.

Gayle l’a allongée sur le côté et a vérifié ses signes vitaux – son pouls était faible. Steven a commencé à lui faire la respiration artificielle.

« J’avais peur à ce moment-là, je craignais qu’elle meure, confie Steven qui n’avait jamais appliqué cette technique auparavant. J’ai été surpris de voir à quel point sa poitrine se soulevait à chacune de mes insufflations – je pouvais la voir se soulever de plusieurs pouces. »

L’école a appelé la grand-mère de Mandi, Ruby, qui s’occupait de Mandi et de son frère de 16 ans, Joey, depuis le décès de leur mère. Celle-ci était décédée des suites d’un arrêt cardiaque, alors que Mandi n’avait que sept ans. On a dit à Ruby de venir rapidement.

« J’étais dans le jardin quand l’école m’a appelée pour me dire de venir immédiatement parce que Mandi était inconsciente, de dire Ruby. Je me suis rendue à l’école – ce n’est qu’à quelques minutes de chez moi; je pouvais les entendre s’occuper d’elle dans le vestiaire. Je pleurais et priais plus qu’autre chose… Elle est si jeune. »

Les ambulanciers sont arrivés sur les lieux; ils ont donné de l’oxygène à Mandi et lui ont fait la RCR. Ils l’ont ensuite emmenée au centre de santé de Barrhead. À son réveil, Mandi a retrouvé une grand-mère et un frère très inquiets.

« La première chose dont je me souviens est d’avoir eu mal à la poitrine à cause de la RCR; ma famille semblait bouleversée », ajoute Mandi. Elle a eu son congé de l’hôpital au cours de la nuit et est revenue à l’école deux jours plus tard.

Ruby confie qu’elle sera à jamais reconnaissante à Gayle et à Steven de lui avoir ramené sa petite-fille.

« Dieu merci, ses professeurs savaient ce qu’ils devaient faire, dit-elle. C’est la chose la plus extraordinaire qu’ils pouvaient faire pour notre famille. »

Âgée aujourd’hui de 18 ans, Mandi dit que cette expérience a changé sa vie à jamais.

« Tout ça m’a ouvert les yeux. Avant ça, rien ne me tenait vraiment à cœur, confie Mandi. Mais je suis venue bien près de mourir. Et je ne veux pas mourir jeune comme ma mère. »

Mandi attend maintenant avec impatience son admission, à l’automne, au collège où elle étudiera en administration des affaires.

Steven ajoute que le fait d’avoir contribué à sauver la vie de Mandi lui a fait encore mieux comprendre l’importance de la RCR et la valeur du Programme de RCR au secondaire d’ACT – non seulement pour les élèves mais aussi pour les enseignants.

« Cela m’a motivé à poursuivre ma formation, dit-il. Le résultat aurait pu être irréversible. Ce n’est pas un fardeau que j’aurais aimé porter en tant qu’enseignant ou parent. »

« J’en espère autant de la part des enseignants qui s’occupent de mes enfants. »

La mise sur pied du Programme de RCR au secondaire d’ACT a eu lieu à l’école de Mandi grâce à l’aide généreuse de Alberta Education et de la Fondation STARS (un des partenaires fondateurs en Alberta), ce qui a permis de donner gratuitement les mannequins, les ateliers de formation des enseignants et les ressources didactiques.

La Fondation (ACT) des soins avancés en urgence coronarienne est un organisme de bienfaisance maintes fois primé ayant pour mission de mettre en place un programme de RCR dans les écoles secondaires du Canada. ACT organise le financement nécessaire afin que soient donnés gratuitement aux écoles les mannequins, les ateliers de formation des enseignants, les manuels et le matériel scolaire, et aide également les écoles à rendre le programme viable à long terme. Les enseignants apprennent la RCR à leurs élèves dans le cadre du programme scolaire. Jusqu’à maintenant, plus de 900 000 jeunes ont reçu la formation en RCR par le biais du Programme de RCR d’ACT.

Les principaux partenaires qui soutiennent le programme au Québec et à travers le Canada sont des entreprises du secteur de la recherche pharmaceutique: AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb Canada, Pfizer Canada et sanofi-aventis. Ils fournissent à ACT son financement de base et partagent l’objectif national de la Fondation, soit de promouvoir la santé et d’apprendre aux Canadiens à sauver des vies.